Salle des vieilles photos
Plongeons-nous à présent dans le passé… passé pas si loin que ça mais qui contribue également à la richesse de notre patrimoine folklorique. Les Anciens nous ont appris à Marcher, ils étaient, comme nous allons le voir, profondément ancrés dans leurs racines folkloriques de l’Entre-Sambre-et-Meuse.1940-1945, la deuxième guerre mondiale fait des milliers de morts et autant de prisonniers dans les camps de concentration de l’occupant. Ne revenons pas ici sur cette période pendant laquelle sang n’a cessé de couler et durant laquelle nos ancêtres ont donné leur vie pour notre liberté.
Rappelons-nous !
Nous vivons sous l’occupation allemande. Les manifestations collectives sont interdites, au grand dam des Gerpinnois, très attachés à la Marche et Procession en l’honneur de sainte Rolende. Cette situation devient insupportable à Léon GONTHIER, l’instituteur communal qui, avec la participation de ses élèves, organise un véritable « pied de nez » à l’occupant, un “ersatz“ de Marche avec des costumes confectionnés dans des bouts de tissu et des armes en bois.
Pendant ce temps, dans les camps, comme vous pouvez le voir à droite au fond de la salle des photos, les papas défilent dans les camps
C’est ce véritable « fait de guerre » que les “Jeunes Gerpinnois“ perpétuent, le 2e week-end de septembre, en évoquant la mémoire de leur ancien maître, Léon Gonthier, un exemple, un homme épris de liberté et aimant son pays.
Nos anciens nous ont transmis des valeurs folkloriques importantes, les jeunes générations sont maintenant les piliers de ce passage de flambeau aux plus jeunes d’entre nous.
De même que nos Marcheurs sont une survivance des authentiques grenadiers, chasseurs à cheval, tirailleurs algériens, zouaves et autres mameluks, nos dames sont le prolongement des véritables vivandières d’antan, qui exerçaient un véritable métier.
Pour occuper un poste de cantinière dans nos Marches, point n’est besoin comme jadis, de connaître le jargon militaire, mais il va de soi que la candidate devra saisir le sens des divers commandements, savoir sourire, être toujours disponible pour désaltérer vieux briscards et cadets, supporter allègrement les fatigues et, bien sûr, avoir tout d’abord placé l’ultime « hausse », car la charge de cantinière se passe aux enchères publiques dans le local de la société, encore que, dans certains cas le recrutement est fonction de coutumes particulières. Auparavant, les sommes provenant des enchères étaient converties en « bons à boire », lesquels étaient distribués aux Marcheurs, mais aujourd’hui, cette coutume est tombée en désuétude. Vêtues d’un uniforme approprié à celui de ceux qu’elles accompagnent, nos cantinières marchent, transportant le tonnelet en bandoulière sur le côté gauche, à hauteur de la hanche, tandis qu’elles serrent trois ou quatre verres entre leurs doigts. Encadrées par les Marcheurs, elles vont, gracieuses, alertes, infatigables, prodiguent leurs sourires et les bons mots, vident le contenu de leur petit tonneau, lequel renferme généralement cinq litres d’alcool. A intervalles, des proches tiennent en réserve de quoi remplir le tonnelet en question.
Si les Marcheurs peuvent goûter quelques instants de repos et savourer « li gote di pèkèt » que leur servent les cantinières, pour celles-ci, il n’est point de répit, point de repos. Vite, vite, très vite, elles doivent aller de l’un à l’autre. De tous côtés, on les interpelle, on les réclame : « ici deux verres ! encore trois verres et quatre verres ». Certes, les dieux sont tenaillés par la soif, mais que de courage pour les cantinières, que d’allées et venues, que de distances supplémentaires ainsi parcourues ! On le constate, dans l’impressionnant complexe de la Marche, le poste de cantinière n’est certes pas une sinécure.
En entrant dans la salle de vieilles photos à votre droite, un « gendarme » des années 1930 se présente à vous. Pourquoi un gendarme ? Il apparaît régulièrement dans nos Marches, qu’il faut assister et aider le service d’ordre officiel, soit la police ou le garde champêtre lors des manifestations et processions. On a donc « toléré » que des hommes responsables portent un uniforme de gendarme à l’exception du pantalon, afin de les distinguer des forces de l’ordre.
